Et rien n'a changé pourtant, à en juger par ce que l'on entend et voit actuellement..

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vendredi 28 septembre 2012

Une "première" de sinistre augure. Scènes de chasse à Marseille.. Le syndrome Mikkiche aggravé

Suite de "Marseille, son torpillard, ses jarons" (lien)



Les chevaliers blancs de Marseille


Le syndrome Mikkiche en effet (lien). Ce sont les habitants de la cité des Créneaux (lien) qui nous valent cette première rappelant de vilains souvenirs. 55 réfugiés dont 15 gosses à présent éparpillés, ayant dû dans la hâte abandonner des objets ménagers ensuite brûlés à grand spectacle, ont donc été chassés manu militari d'un lieu où ils campaient près de la "cité".

Pour où ? N'importe où on ne va pas les chasser, du moins pas immédiatement. Question du Candide: pourquoi partent-ils de "leur" pays -si tant est qu'ils en aient vraiment un- ? Re re re dite, parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, parce qu'il en sont parfois chassés physiquement, par la menace ou simplement par l'extrême pauvreté qui plus que les autres populations, les touche (lien avec leur espérance de vie dans certains pays). Un exemple ici. 


Une inquiétante prémisse, c’est la 1ère fois qu'un tel fait se produit, des riverains chassant eux-mêmes des roms; Et cet exemple dont du reste ils semblent très fiers fera école. "Une montée d'adrénaline" dit l'un d'eux, rigolard, comme s'il s'agissait d'une battue au sanglier, l'autre ajoutant qu'il n'y a pas eu violence (!) mais "confrontation" (lien) avec des barres de fer comme argument décisif... Question: qu'est-ce que la violence? S'il ne s'agissait pas de roms, qui oserait se vanter d'un tel haut-fait, quasi sûr non seulement de l'impunité mais -pensent-ils- de susciter une certaine "admiration"? 

"DÉLOGÉS !"Analyse.

On n'y prend pas garde au point parfois de reprendre les formules! mais certains articles tout en nuance parlent "de riverains qui ont délogé des roms", délogé, le terme réservé aux animaux nuisibles qui se cachent mais font des dégâts et que l'on doit débusquer et chasser de "nos" greniers -rats, scorpions, fouines-. Non, "ils" ne les ont pas "délogés", ce sont des hommes en groupe armés de barres de fer qui ont investi un campement où vivaient des familles qu'ils ont contraintes sous la menace à fuir en abandonnant une partie de leurs biens, ce n'est pas la même chose. Et de l'autre côté, on a des "riverains", c'est à dire de respectables propriétaires ou résidents, ayant-droits pérennes sur un territoire jouxtant leur habitat. Vous voyez la nuance? [Jouxtant jusqu'où, mystère.] Re re re dite, remplacez le mot rom par juif et voyez si ça n'évoque pas quelque chose.

Les roms ont immédiatement plié bagage sans croiser le fer -il y avait au moins 15 enfants parmi eux- et apparemment, aucun de ces héros du jour paradant devant les caméras n'a été inquiété*.. Les raisons invoquées sont comme toujours, devinez? des cambriolages. Un détail pour ceux qui ignoreraient tout du quart-monde que je tiens d'un ami très "versé": pour des "pro", l'installation d'un camp de rom est une aubaine, un signal de décollage, c'est eux qu'on accusera à tout coups**.

"Des roms, on n'en veut pas, ils vont tout saccager!'





Un des expulsés interviewé sur Europe 1 demande simplement "Comment tu veux qu’on vive, pas de logement, pas de travail ?" Une observation qui a son importance ici : ce qu'on leur reproche essentiellement est d'avoir tenté de pénétrer dans des immeubles VIDES.. car, c'est le top, cette cité inesthétique -et non entretenue intentionnellement- va être détruite, ce à quoi ses habitants, s'opposent désespérément (lien) redoutant de se trouver sans relogement une fois la trêve hivernale passée!! Navrant de voir des gens dans une telle situation s'en prendre à ceux qui connaissent pire. N'aurait-il pas été plus futé de les laisser occuper -un moyen d'éviter la démolition des quelques barres qui grâce à leur lutte résistent encore? On résume: des gens sont à la rue aux approches de l'hiver et on rase des logements existants au lieu de les réhabiliter comme ça a été fait à St Florent sur Auzonnet, (photo) ce n'est pas difficile (lien). Ça tourne rond.

St Florent sur Auzonnet

 Pense-t-on à l'humiliation que représente pour des hommes et des femmes d'être chassés -avec et devant leurs enfants, partout- et "interdits" de logements VIDES ? ce n'est pas ici la pénurie qui est en cause -et pourrait constituer une "excuse"- mais bel et bien un désir délibéré de les éliminer de chez "soi", de la vue, qui mis bout à bout est celui de les éliminer de la terre, on ne peut le voir autrement. Ça s'appelle comment au fait ? Même le fait de brûler leurs affaires est un symbole, la "purification", la "souillure". Le risque est de l'émulation, "ils" l'ont fait "on" va le faire, on n'est pas "moins" que ceux de Tsoing Tsoing etc.. Que ceux qui subissent cela depuis toujours deviennent délinquants ou casseurs -si cela arrive- est tout naturel. A la haine répond la haine.



Les populations dites défavorisées réagissent parfois plus mal encore à la soi-disant "dégradation de leur environnement" que les  tsoingsonien, en s'en prenant violemment non aux responsables de leur détresse mais à des bouc-émissaires eux aussi victimes. Un cap a été franchi jeudi et il est à craindre, si aucune sanction n'est prise contre les Blancs Chevaliers des Crénaux à gourdins et barres de fer que des milices de riverains ne se créent à l'identique pour des opérations de komando plus violentes encore multipliés partout.. qui finiront pas se terminer en drames. Un acte de délinquance non puni est toujours suivi d'un autre plus lourd et ainsi de suite.. Facile: les roms ne se plaindront pas -où sont-ils seulement?- Illustration : les roms sont plus que d'autres populations VICTIMES d'actes de délinquance, presque toujours sans suites. 


Remarquable aussi que parmi les interviewés justifiant cette action, se trouvent apparemment beaucoup d'arabes. Ceux qui sont arrivés parfois en 60 ? et qui ont dû subir quelques "aléas" comme on dit pudiquement, de marseillais de souche, à la fois ouverts mais.. pas trop enclins à cohabiter avec "eux". Pendant toute mon adolescence, (lien) je n'ai presque jamais dans la rue entendu de termes autres qu'extrêmement péjoratifs pour les nommer au point d'avoir cru qu' "arabe" même l'était, si bien qu'on usait de celui tout à fait inadapté de "français musulmans". C'est bien le syndrome Mikkiche en effet (lien)




* Si en fait, il semble qu'ils soient assignés (?)... pour "incendie volontaire", en effet interdit et dangereux dans la pinède. Incendie volontaire, c'est tout ce qu'on retient? Avoir menacé de barres de fer des familles avec des enfants réfugiés dans des "habitations" où on peut pénétrer d'un simple coup d'épaule voire un cutter, ça ne compte pas ? 

**Anecdote, lorsque j'ai perdu mon chien, la première chose qui me fut dite est "ce sont les gitans" et un extra lucide m'a même certifié qu'ils l'avaient amené à Avignon. Évidemment (lien). Il se trouvait en fait à 1 km, n'ayant sans doute pas su flairer la piste de retour en raison d'une forte pluie, après une virée amoureuse passionnante.

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