Et rien n'a changé pourtant, à en juger par ce que l'on entend et voit actuellement..

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samedi 29 septembre 2012

Marseille la ville turque et grecque, sur une musique de duduk


Après la version "soft", la version hard







Marseille de mon adolescence version jardin, enfin presque, son "torpillard", ses "jarons"... et la mer !

C'était Marseille la belle ! (lien avec "la terre en péril")

ODE A MARSEILLE 

"Ma" ville ! Après la sombre Franche-Comtée (lien), enfin le soleil, les calanques, le vallon des Auffes de Guédigian, les cabanons en bord de mer, illégaux certes mais les marseillais ont toujours eu un sens de la légalité très "perso" -ce qui du reste les rend sympa. Oui, après Besançon, lieu de rejet, de tristesse et d'exil, Marseille fut celui de mon adolescence heureuse... Certes avec une hygiène un peu "locale" mais baste; ainsi mes parents en recherche de logis, étonnés de la modicité du prix de certaines maisons s'entendirent-ils envoyer cette évidence, "c'est à cause du torpillard." Le torpillard qu'est-ce à dire ? une figure bien marseillaise, c'était une voiture-citerne qui collectait tous les matins ce que tous nous faisons sans gloire en klaxonnant allègrement pour avertir de la bonne nouvelle les ménagères descendant aussitôt avec leur butin. Certain/es cependant se laissaient un peu aller -il passait tôt le bougre- ce pourquoi il fallait toujours prendre garde, surtout le soir en passant dans les "boulevards" -car tout à Marseille est boulevard- de se tenir le plus loin possible des murs afin d'éviter ce qu'on appelait un "jaron", c'est à dire la même chose mais sommairement empaquetée en cas de presse. Après tout, était-ce pire que Fukushima (lien)? 

Quatre années de bonheur, des gens aimables, colorés, bon vivants accueillants et directs qui au marché appelaient les clientes "ma chérie", tous mêlés quant aux nationalités -apparemment sans racisme.. sauf contre les arabes évidemment (!)-. Pagnol malgré la guerre d'Algérie et les attentats, ainsi que les harcèlements sexuels dans les bus, autre spécificité inconnue de mon bled et même de Besançon, il est vrai qu'ils étaient moins bondés. Dès que j'eus 14 ans, j'eus un solex, moins dangereux malgré les côtes -et les descentes abruptes avec le verglas et le mistral-. Un seul accident le premier jour, je dois la vie à l'extraordinaire sang-froid d'un chauffeur de bus qui parvint à m'éviter de justesse.

Un Lycée cosmopolite, Longchamps, où je me remis du racisme subi à Besançon à Pasteur (lien)...


.. contre la "fille de rouge" et du "midi" que j'étais... mais c'est une autre histoire. Une image tout de même de l'endroit où nous avons brièvement vécu dans cette bonne ville franc comtoise, joli, non? [Le racisme, oui, tout simplement et qui pour la première fois m'était adressé. "'Les gens du midi' étaient "ignares, sales fainéants et communistes, et on ne les comprend pas" ce qui dit avec l'accent donne exactement ceci: l'gen'mids'tsal'bêêêt' eeetfai'nand'comn' istéôôô'lcompr'ptm 'êpppâââ.."] Un accent qui me colle à la peau et qui parfois resurgit lors de colères -mais il en faut-. Jamais aucun prof ne m'a défendue et certaines au contraire renchérissaient... Marseille où au contraire personne ne m'a jamais demandé si j'étais catholique, protestante ou juive [n'importe lequel de tout ces QCM eût été acceptable avec quelques variantes sans doute dans l'échelle des appréciations mais légères.. -sauf communiste qui en général s'ensuivait par défaut car je ne pouvais que répondre "non" à toutes ces bienveillantes suggestions- d'où mes ennuis jusqu'au drame dont je parlerai un jour (lien).] Précision, il s'agissait d'un lycée public mais où se trouvait dans l'entrée à droite une chapelle d'assez bonne dimension, et où le curé régnait en maître, exemple les classes fermaient au moment des "communions" et si on n'était pas concernées tant pis. Ma seule amie dans ce sombre bahut fut Agnès, une jeune fille juive moins racisée que moi car elle au moins était "quelque chose". J'envisageai alors de me dire juive pour qu'on me foute la paix mais ma mère s'opposa, non, nous n'étions pas décidément même pas juifs. Il fallait assumer, j'avais 10 ans, un ou deux ans de moins que les autres, ce qui en cas de bagarre n'arrangeait rien...  

Marseille qu'après "ça" j'aimerai toujours. Mais...


vendredi 28 septembre 2012

La crise


Une "première" de sinistre augure. Scènes de chasse à Marseille.. Le syndrome Mikkiche aggravé

Suite de "Marseille, son torpillard, ses jarons" (lien)



Les chevaliers blancs de Marseille


Le syndrome Mikkiche en effet (lien). Ce sont les habitants de la cité des Créneaux (lien) qui nous valent cette première rappelant de vilains souvenirs. 55 réfugiés dont 15 gosses à présent éparpillés, ayant dû dans la hâte abandonner des objets ménagers ensuite brûlés à grand spectacle, ont donc été chassés manu militari d'un lieu où ils campaient près de la "cité".

Pour où ? N'importe où on ne va pas les chasser, du moins pas immédiatement. Question du Candide: pourquoi partent-ils de "leur" pays -si tant est qu'ils en aient vraiment un- ? Re re re dite, parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, parce qu'il en sont parfois chassés physiquement, par la menace ou simplement par l'extrême pauvreté qui plus que les autres populations, les touche (lien avec leur espérance de vie dans certains pays). Un exemple ici. 


Une inquiétante prémisse, c’est la 1ère fois qu'un tel fait se produit, des riverains chassant eux-mêmes des roms; Et cet exemple dont du reste ils semblent très fiers fera école. "Une montée d'adrénaline" dit l'un d'eux, rigolard, comme s'il s'agissait d'une battue au sanglier, l'autre ajoutant qu'il n'y a pas eu violence (!) mais "confrontation" (lien) avec des barres de fer comme argument décisif... Question: qu'est-ce que la violence? S'il ne s'agissait pas de roms, qui oserait se vanter d'un tel haut-fait, quasi sûr non seulement de l'impunité mais -pensent-ils- de susciter une certaine "admiration"? 

"DÉLOGÉS !"Analyse.

On n'y prend pas garde au point parfois de reprendre les formules! mais certains articles tout en nuance parlent "de riverains qui ont délogé des roms", délogé, le terme réservé aux animaux nuisibles qui se cachent mais font des dégâts et que l'on doit débusquer et chasser de "nos" greniers -rats, scorpions, fouines-. Non, "ils" ne les ont pas "délogés", ce sont des hommes en groupe armés de barres de fer qui ont investi un campement où vivaient des familles qu'ils ont contraintes sous la menace à fuir en abandonnant une partie de leurs biens, ce n'est pas la même chose. Et de l'autre côté, on a des "riverains", c'est à dire de respectables propriétaires ou résidents, ayant-droits pérennes sur un territoire jouxtant leur habitat. Vous voyez la nuance? [Jouxtant jusqu'où, mystère.] Re re re dite, remplacez le mot rom par juif et voyez si ça n'évoque pas quelque chose.

Les roms ont immédiatement plié bagage sans croiser le fer -il y avait au moins 15 enfants parmi eux- et apparemment, aucun de ces héros du jour paradant devant les caméras n'a été inquiété*.. Les raisons invoquées sont comme toujours, devinez? des cambriolages. Un détail pour ceux qui ignoreraient tout du quart-monde que je tiens d'un ami très "versé": pour des "pro", l'installation d'un camp de rom est une aubaine, un signal de décollage, c'est eux qu'on accusera à tout coups**.

"Des roms, on n'en veut pas, ils vont tout saccager!'





Un des expulsés interviewé sur Europe 1 demande simplement "Comment tu veux qu’on vive, pas de logement, pas de travail ?" Une observation qui a son importance ici : ce qu'on leur reproche essentiellement est d'avoir tenté de pénétrer dans des immeubles VIDES.. car, c'est le top, cette cité inesthétique -et non entretenue intentionnellement- va être détruite, ce à quoi ses habitants, s'opposent désespérément (lien) redoutant de se trouver sans relogement une fois la trêve hivernale passée!! Navrant de voir des gens dans une telle situation s'en prendre à ceux qui connaissent pire. N'aurait-il pas été plus futé de les laisser occuper -un moyen d'éviter la démolition des quelques barres qui grâce à leur lutte résistent encore? On résume: des gens sont à la rue aux approches de l'hiver et on rase des logements existants au lieu de les réhabiliter comme ça a été fait à St Florent sur Auzonnet, (photo) ce n'est pas difficile (lien). Ça tourne rond.

St Florent sur Auzonnet

 Pense-t-on à l'humiliation que représente pour des hommes et des femmes d'être chassés -avec et devant leurs enfants, partout- et "interdits" de logements VIDES ? ce n'est pas ici la pénurie qui est en cause -et pourrait constituer une "excuse"- mais bel et bien un désir délibéré de les éliminer de chez "soi", de la vue, qui mis bout à bout est celui de les éliminer de la terre, on ne peut le voir autrement. Ça s'appelle comment au fait ? Même le fait de brûler leurs affaires est un symbole, la "purification", la "souillure". Le risque est de l'émulation, "ils" l'ont fait "on" va le faire, on n'est pas "moins" que ceux de Tsoing Tsoing etc.. Que ceux qui subissent cela depuis toujours deviennent délinquants ou casseurs -si cela arrive- est tout naturel. A la haine répond la haine.



Les populations dites défavorisées réagissent parfois plus mal encore à la soi-disant "dégradation de leur environnement" que les  tsoingsonien, en s'en prenant violemment non aux responsables de leur détresse mais à des bouc-émissaires eux aussi victimes. Un cap a été franchi jeudi et il est à craindre, si aucune sanction n'est prise contre les Blancs Chevaliers des Crénaux à gourdins et barres de fer que des milices de riverains ne se créent à l'identique pour des opérations de komando plus violentes encore multipliés partout.. qui finiront pas se terminer en drames. Un acte de délinquance non puni est toujours suivi d'un autre plus lourd et ainsi de suite.. Facile: les roms ne se plaindront pas -où sont-ils seulement?- Illustration : les roms sont plus que d'autres populations VICTIMES d'actes de délinquance, presque toujours sans suites. 


Remarquable aussi que parmi les interviewés justifiant cette action, se trouvent apparemment beaucoup d'arabes. Ceux qui sont arrivés parfois en 60 ? et qui ont dû subir quelques "aléas" comme on dit pudiquement, de marseillais de souche, à la fois ouverts mais.. pas trop enclins à cohabiter avec "eux". Pendant toute mon adolescence, (lien) je n'ai presque jamais dans la rue entendu de termes autres qu'extrêmement péjoratifs pour les nommer au point d'avoir cru qu' "arabe" même l'était, si bien qu'on usait de celui tout à fait inadapté de "français musulmans". C'est bien le syndrome Mikkiche en effet (lien)




* Si en fait, il semble qu'ils soient assignés (?)... pour "incendie volontaire", en effet interdit et dangereux dans la pinède. Incendie volontaire, c'est tout ce qu'on retient? Avoir menacé de barres de fer des familles avec des enfants réfugiés dans des "habitations" où on peut pénétrer d'un simple coup d'épaule voire un cutter, ça ne compte pas ? 

**Anecdote, lorsque j'ai perdu mon chien, la première chose qui me fut dite est "ce sont les gitans" et un extra lucide m'a même certifié qu'ils l'avaient amené à Avignon. Évidemment (lien). Il se trouvait en fait à 1 km, n'ayant sans doute pas su flairer la piste de retour en raison d'une forte pluie, après une virée amoureuse passionnante.

jeudi 27 septembre 2012

Une parenthèse sur Jasenovac et le rôle de l'Eglise catholoque (je laisse) dans les massacres oustachis

Lien avec le blog "jasenovac"
 
Version catholique romaine
Version orthodoxe (lien)
Suite de l'article précédent (lien) 


Monseigneur Stipinac et Ante Pavlevic, chef et fondateur de l'oustachi..  
(lien avec le post, "Jasenovac, le camp d'extermination des roms, juifs et orthodoxes")
...  par la suite béatifié par le pape Jean-Paul II en 98.

Là, pas d'ambiguïté.. mais il s'est ressaisi à la fin, remords? Ignorance? 
Plus vraisemblablement, il a senti le vent tourner.
  
Il faudrait voir à bouger..







Un concept


























Peut se décliner en plusieurs versions











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Jasenovac (lien) une description détaillée bien documentée


Et quelques autres liens 

1 Une jeune femme, Alexandra Sasa, de retour en Croatie se souvient (lien)
2 Un survivant serbe parle des massacres (vidéo) lien
3 Un article d'agoravox sur le génocide oublié dans les Balkans.. qui oublie complètement les roms!!

4 Dénonciation du rôle de l'église dans le génocide par les oustachi (lien)
5 Libé sur la béatification révisionniste de Stipinac (lien)
6 Idem, sa soi disant "ignorance" des crimes oustachis ne convaincant pas l'auteur (lien)
7 Idem, mais étendu historiquement (lien)
8 Des images saisissantes de prêtres avec des oustachis (lien)
9 Idem, un site orthodoxe dénonce l’Église catholique romaine reliée aux oustachis (lien) 
10 Plus fort, un moine oustachi !! (lien)
 
11 La liste des camps de concentration et d'extermination oustachis (lien) 
12 Un wiki sur les "crimes de guerre en Croatie".. QUI OMET LES ROMS (lien)
13 Un texte -critique- sur Malaparte, reporter de guerre et auteur de "Kaput" (passage célèbre sur le "panier d'yeux" que Pavlevic lui aurait montré.) 

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Et une image d'espoir malgré tout (lien).. Une femme qui a sauvé des milliers d'enfants et qui s'est éteinte en 78 ignorée de tous ou presque. Diana ! Non, pas l'autre.. et même plus belle. 

mercredi 26 septembre 2012

40, des chiffres encore.. des interprétations différentes, et Jasenovac, un camp d'extermination peu connu, à "nos" frontières.

Lien avec "Jasenovac", le camp d'extermination oustachi en Croatie, liste partielle des victimes




http://bataillesocialiste.wordpress.com/2011/08/26/images-du-samudaripen-le-genocide-rom-dans-leurope-fasciste/

Tous différents ! Mais toujours un coup de chapeau à la Bulgarie qui a refusé de livrer "ses" roms (redite) voir "historique" barre latérale (en vert). Cependant, on a ici des interprétations différentes : certains pays comme la Serbie* sont parfois considérés comme "amis" des roms (et des juifs) malgré déportations et massacres pendant la seconde guerre mondiale parce qu'ils furent exclusivement le fait des nazis occupants après leur défaite (lien avec Vladimir Dimitrijevic) et que la majorité des autochtones ont tenté de les aider.. (ce qui n'est pas le cas de la France dont la police de Vichy participa activement aux rafles, dépassant même ce qui était exigé par les allemands et où la résistance fut assez minoritaire (lien avec "le puits de Célas" dans les Cévennes)... 

Un sujet de controverse (lien).. et d'autres pays qui apparemment ont réussi à "protéger" les juifs et les roms actuellement sont épinglés (liens) en raison de l'exclusion qu'ils leur font subir. Rien n'est simple dans les Balkans.

 *Une observation -qui fera peut-être bondir certains- : à l'époque, les serbes -orthodoxes- étaient "nos" alliés et certains, résistants ou seulement fervents orthodoxes ayant refusé d'abjurer leur foi, se trouvèrent massacrés ou déportés avec les juifs et les roms -majoritaires semble-il pour ceux-ci- dans le camp de Jasenovac en Croatie (lien), un camp d'extermination "oustachi" (des musulmans) de sinistre mémoire, ces oustachis dont la barbarie était telle qu'ils furent sommés par leurs potes nazis de se montrer plus discrets, le cas est unique (ils se baladaient avec des colliers d'yeux accrochés à la ceinture.) Mon père qui durant 5 ans n'a jamais été témoin de massacres du fait des SS -plus "discrets" en effet- se souvenait encore avec horreur de ceux-ci. (lien avec une partie de la liste des morts et l'historique du camp.) 

Note: les roms n'étant pas recensés, leur nombre est impossible à évaluer, on ne peut que faire une "estimation" en fonction de ceux -supposés- vivant avant la guerre et ceux restant après. 

 
 Quatre victimes rom parmi des milliers d'autres
                                                        Lien avec l'article suivant

Des roms et des autres from hélène larrive on Vimeo.

Des roms et des autres


lundi 24 septembre 2012

Politiquement incorrect, juste pour le fun (!) coup de griffe provisoire




Les journalistes indésirables lors d'expulsions de roms.. C'est nouveau dit-elle. Aucune différence dans le mode d'action selon les tendances politiques de mairies.


Elle filmait une expulsion d'un camp à Marseille et a refusé de partir comme on lui en a donné l'ordre.. résultat, garde à vue. "Autrefois, on n'avait jamais de problèmes avec la police"*. La fin de la vidéo que You yube m'a bousillée dit "sauf si on courait des risques avec un bulldozer démolissant des caravanes."

* Discutable selon moi; en 95, j'ai voulu "entrer" dans un campement alors que les flics l'avaient investi et "bouclé" -au petit matin, 7 h- et ils ont voulu m'en empêcher, j'ai insisté "une est une amie, je voudrais au moins lui dire au revoir et savoir sa nouvelle adresse", la "chef" du clan -une dame d'un certain âge- qui avait entendu le grabuge m'a appelée au loin et est venue fermement à ma rencontre, le gars a hésité et je suis passée "en force" -si l'on peut dire- sous certains quolibets -mais soft- "si vous les aimez tant que ça amenez-les donc dans votre jardin", un grand classique. Mais enfin je suis restée sans plus de pressions. Ça n'a pris qu'une heure, les gamins réveillés.. ou certains, habitués, dormant toujours (!) dans les caravanes. Le désordre ensuite évidemment.. dans la hâte ils avaient abandonné des objets intransportables.. et n'avaient pas eu le temps de vider les poubelles. On dira ensuite qu'ils saccagent. Mais quiconque devrait plier bagage en un heure d'un lieu où il vit depuis 6 mois ne pourrait faire mieux. 

En vrac et vite fait, des liens. La "gauche" et les roms? 3000 roms "déplacés" depuis Hollande.. Délinquance. Non il ne s'agit pas des roms! Et un livre.

Une nation sans territoire http://lmsi.net/Les-Roms-une-nation-sans,1092 

Hollande pas mieux que Sarko http://www.rue89.com/2012/08/30/pres-de-3-000-roms-deplaces-depuis-lelection-de-francois-hollande-234943



 

(2) Cysoing en 2 clips, des "solutions "globales", des "paquets" (de rom!) et "éventuellement" avec les roms.. MAIS LES ROMS NE SONT PAS DES PATATES BORDEL

"Cysoing comme si vous y étiez" (lien) collige tous les articles sur le sujet. Parce qu'ils le valent bien.





Version virile, premier acte




Solution globale par helenelarrive 

[Note. La mauvaise qualité de ce clip provient de ce que, pour une raison bizarre (?!) les vidéos de Cysoing ne sont plus transférables; il faut donc se résoudre à les filmer sur l'écran.. pas le top.]



Les "paquets" par helenelarrive

Version allégée... mais pas tout à fait au point


1er temps. Le maire de Cysoing demande au ministre des solutions "globales" (?!?) et non "locales" pour les roms. Des solutions globales? Qu'est-ce à dire? Une observation: quand sur Daily motion on tape dans les tags "solution g", la première suggestion qui est proposée est "Shoah". Donc ce n'est pas moi qui suis parano.

La "globalité" n'est-elle pas faite de "local" agrégé, comme le tout des parties? Que signifie "installer des gens globalement"? Globalement ? Globalement ailleurs? Globalement partout où c'est pas chez "nous"? Globalement où on ne les voit pas ? Globalement dans les cieux? Globalement dans des camps? mmm.. on voit à l'horizon se dessiner de bien vilaines choses. Quels camps? Où? Le glissement est incontournable et le seul rapprochement concret qui vienne à l'esprit -comme au robot de Daily motion- pour cerner ce concept abscons de "solution globale" est, au bout du chemin, la solution finale -plus globale tu meurs-.. Maladresse de langage? Non, "ils" s'expriment parfaitement si ce n'est un zeste d'accent qui leur fait omettre de laisser le quart de soupir règlementaire entre les mots "maire" et "de", ce qui fait rire quiconque n'est pas ch'ti mais baste.. et ces télégéniques défilés de gens bien mis coiffé impec ressemblent plus à des manif de ciné qu'à des vraies mais bon, c'est sans doute comme ça à Cysoing. Donc solution globale est inexcusable.

Et c'est martelé martelé martelé au point qu'on finit par se demander si on est normal de ne pas voir une telle évidence, "ils" sont un problème -le concept leur colle aux cheveux comme un chewing-gum un jour de canicule..- à résoudre mathématiquement -cela aussi rappelle des souvenirs-.. par des spécialistes -idem-. Le deuxième discours semble cependant s'infléchir. Bien! en progrès. Semble (lien).

___________________

2ième temps. Apparemment touché par la grâce, le maire attaque d'emblée avec un levé sur les roms, "ces gens" qui vivent "dans des conditions épouvantables" et qu'on veut installer sur un terrain insalubre. C'est pour eux aussi qu'ils combattent. Possible de facto. Un peu.. disons controuvé dans le contexte. 

Ce discours là, arrêtez moi si vous n'êtes pas d'accord, me semble, par rapport à celui de la semaine dernière (lien).. embarrassé voire insincère. La diction est différente, mal articulée, éludée et presque inaudible par moments, les yeux fixes.. bref le "souci" qu'il se fait au sujet de ces "personnes" sonne comme la récitation laborieuse d'un élève de terminale qui s'est pris une tôle en philo et tente de se rattraper à l'oral.

Les propos semblent moins bourrins que le candide "non aux roms" réclamant au ministre "des solutions globales" mais ils sont peut-être encore pires lorsqu'ils laissent sourdre à mi voix quelques erreurs de didascalies révélatrices.
Par exemple le "paquet de cent" qui glisse juste après l'adagio navré sur les "conditions épouvantables" dans les quelles "ces personnes" vivent.. Ou le "éventuellement les roms" lorsqu'il assure s'aligner sur les contrats d'insertion au cas par cas avec les maires "volontaires", ces roms qui nécessitaient la semaine dernière une solution "globale".

On est plus gêné de telles formules issues d'un guy type gendre idéal que lorsqu'ils proviennent de la dame droite dans ses bottes qui assène tout de go "ces gens-là, moins on les voit mieux on se porte", au moins là c'est franc, direct, massif, on sait où on va.

Des paquets ? Mais il ne s'agit pas de patates mais d'hommes et de femmes.. Et que des roms soient au minimum présents lors de réunions de hiérarques qui vont décider de leur sort est la moindre des choses. Que nenni, là, c'est très vite "avec éventuellement des roms" en bout de phrase -comme pour évacuer au plus vite cette douloureuse possibilité, ce qui veut dire si l' "on" veut bien les y convier, les décideurs étant libres de plain droit de "les" inviter ou non, une question de bon vouloir, de tolérance en quelque sorte (lien). Même lors de procès d'assises, le pire assassin a droit à un avocat qui le représente. Pas les roms. Oui, des "paquets" en somme, des "patates chaudes" comme cela avait déjà été dit -première vidéo- : demande-t-on à des pommes de terre où elles veulent bien être expédiées? Et les invite-t-on lorsqu'on décide de les planter en tel lieu ou tel autre?

On apprend aussi que selon lui, la capacité d'accueil de Cysoing n'est que d'une famille, peut-être deux ce qui en comptant large [7 personnes] ferait dans le bled arithmétiquement 1rom/571 non roms.. Là, on est déçu. Dans ce petit bourg -certes pluvieux- mais à en juger par ses habitants, prospère, deux réfugiés suffiraient donc à faire courir un risque à 500 cysoniens de bonne souche bien nourris et en parfaite forme qui ont "peur" -le mot revient tout le temps-? D'accord, les roms sont souvent costauds -sélection hélas, non naturelle mais sociale- mais tout de même. Soyons sérieux ; de même qu'il n'y aurait aucun risque, de même ce refus passionné révèle bien qu'il ne peut s'agir de "ça" mais d'une sorte de mixte d'intérêt -le prix de l'immobilier va chuter- et de snobisme de caste qui ne saurait consentir à se mélanger même avec un seul dalit (lien)..


En effet, plus intéressant, dans une autre vidéo, à 1mn 7 sc (lien) un cysonien, visiblement gêné de se défausser de la troupe -hélas coupé au milieu- fait état à mi-mot d'un fait peu connu: "on (ou "il?) n'a pas été.. volontaire pour accueillir une famille.. et si on refuse d'accueillir des gens en grande difficulté, on va finir par vivre dans une bulle".. Bravo. Cela signifie-t-il que préalablement à cette décision du préfet d'implanter un camp, il y avait eu un "appel d'offres" (!?!) pour une seule famille suivi d'une fin de non recevoir? d'où peut-être en rétorsion la mesure dissuasive réservée aux maires de mauvaise volonté (?) Quelques hiérarques pleins l'humour ont-ils voulu faire de ce village un exemple pour "inciter" fermement les autres.. au volontariat!? Sûr qu'à présent, les édiles auxquels ils adresseront ces "appels" y réfléchiront à deux fois avant de les envoyer bouler. C'est petit de ma part, soit, mais je me suis quand même marrée. Un cysonien en tout cas qu'il faut saluer bien bas pour l'avoir pointé.

Note : les habitants de Cysoing sont des cysoniens et non des cysonnais ni des cysoinais et encore moins des cysoignés... merci, je me vais me faire un café pour fêter la bonne nouvelle.. D'autre part, une info en valant une autre, lorsque les "nordistes" parlent de "maire de", il serait judicieux, comme la plupart le font -mais pas ici- de laisser un quart de soupir entre les deux mots, l'euphonie, surtout pour des méridionaux prêtant à rire. 

dimanche 23 septembre 2012

Le syndrome Cysoing version Molières sur Cèze





 Pathétique ? Oui, mais non moins raciste (lien). Le syndrome Cysoing (lien) couplé au syndrome Mikkiche (lien). Moralité, il n'y a pas que les bourges pour être antiromistes, les déshérités de villages miniers sinistrés peuvent faire aussi. Des potes parfois. Farouches militants -de gauche- antiracistes, pro arabes -le village comprend une communauté maghrébine intégrée depuis des lustres et les mariages inter ethnies sont le cas général, il n'y en a pas un qui n'ait un beau-frère Nordine ou une belle-sœur Yasmina, tout va bien, on passe des vacances en Algérie dans la famille qui elle aussi vient visiter les français etc... 

Mais les roms, ce n'est pas pareil. D'ailleurs, c'est justement pour défendre les arabes que certains s'insurgent contre "eux"... -"ils" ne les aimeraient pas disent-ils-... ça elle est bien bonne, des potes qui sont là depuis des générations, pour qui ils se prennent ces "caraques" débarqués d'hier, ces "caraques" qui s'en prennent -ou vont s'en prendre- à "nos" arabes comme dirait Coluche ! Il faudra donc attendre encore 50 ans pour qu'ils soient acceptés. Les Cévennes et les cévenols sont parfois lambins.. 

Sauf que ces nouveaux habitants, venus de Marseille -on leur a généreusement attribué les bâtiments que l'on voit sur l'image ou ici (lien)- ne tiennent pas trop à rester, on les comprend et, l'hiver passé, tels des hirondelles, s'en retourneront en ville. Ils ont astucieusement installé leurs caravanes entre les immeubles et vivent le plus souvent dehors mais à l'écart, feu de bois et repas champêtres, les gosses et les chiens jouent sans danger -les immeubles, en bout du village, étaient complètement abandonnés et les voitures n'y circulent pas-. Tout revit à présent. Dans les espaces entre les blocs, ils sont tranquilles, tables et chaises, café.. et lorsqu'on est allés chez eux, ils nous ont reçus en amis. On ne les voit cependant jamais en dehors de leur querencia, ils semblent ne pas trop tenir à frayer avec la population. La jugeraient-ils arriérée? Mmm? 

On est parfois surpris -mais c'est logique- de voir chez eux une plus grande culture -car beaucoup sont quasi analphabètes (lien)- et de fait, une plus grande ouverture d'esprit que chez ceux "de souche" (en certains cas, ils ne forcent pas).. voire chez tous les "installés" à demeure quelque soit leur niveau d'études* ; ainsi, abordée devant la cathédrale par une mendiante rom (lien) qui ne parlait pas français, j'eus la surprise de voir qu'elle parlait en fait.. anglais.  

* Par exemple un jeune originaire du bled -agrégé de sciences- ignorait-il à peu près tout du samudaripen et faisait-il chorus avec les propos antiromistes qu'on entend partout, les renforçant même d'une touche assertorique d'intello omniscient ("des délinquants.. si si, les statistruques" -je laisse la coquille- "sont là, précises et incontournables" -lien-).

Le syndrome Mikkiche. Images de blogs spécialisés ou non






Lien avec
 culture de la nature
et en dessous
un certain
"syndrome"
Mikkiche
Tout en finesse et réflexion, le gus s'arme et déploie des arguments décisifs tels que: "Ils ont le teint crasseux. Les femmes ont des robes en velours, des chaussettes montantes et des sabots!" évidemment imparables. Ce n'est pas tout d'être exclu de l'UMP, mais ne peut-on l'assigner pour incitation à la haine raciale? Note, il est arabe : le syndrome Sarko (lien) en plus bourrin chez celui-ci, que nous nommerons donc à présent le syndrome Mikkiche (lien).

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Si c'était des endroits comme ça qui étaient proposés aux roms?


Des porcs à Auschwitz, pardon, à Lety. Génocide, vous avez dit génocide? N'exagérez pas, voyons ! !



Mémoire trouée, un exemple cruel

Les camps d’internement de Lety en Bohême et Hodonín en Moravie sont les symboles de l’extermination des Roms de Bohême-Moravie. Or, qu'y a-t-il à leur place à présent? Un monument? Une stèle? Pas du tout : à Lety se trouve aujourd’hui encore, à proximité une porcherie...(lien)

 


et Hodonín était jusqu’à l’an dernier... un camp de vacances !
Les jolies colonies de vacances..
  
C'est l'absence de reconnaissance du génocide -au point que des roms ont été expulsés de Drancy où ils venaient se recueillir pour commémorer le samudaripen- qui a permis qu'ils soient ainsi traités par la suite, actuellement, exemple les expulsions de Sarko. Rien ne s'est passé, en somme.. Cité par Maryvonne Leray (lien), cyber résistante. En France le Struthof (lien H Larrivé "en vrac") est plus connu, mais qui sait qu'il était aussi un camp d'extermination d'un genre spécial où des roms furent traités comme des cobayes pour des expérimentations "médicales" -la plupart en moururent-? C'est ainsi qu'on entend parfois dire à leur sujet "on ne va pas toujours revenir en arrière, ressasser, il faut aller de l'avant -voyons!- et cesser de se cacher derrière le passé. Laissez Hitler dans sa tombe". Revenir ? Ressasser ? Cesser ? Mais pour ce qui les concerne, on n'a jamais commencé ! Même pas invités à Nuremberg, on a à peine parlé d'eux, un mot en passant comme une anecdote. Tout se passe comme s'il y avait des génocides plus ou moins importants, non en nombre de victimes mais en qualité de celles-ci. Les roms étant au dernier échelon. 
 
Le génocide arménien (lien) lui aussi passé aux oubliettes, à présent reconnu -mais pas par la Turquie- comme celui des kurdes, non reconnu, conduisit souvent, comme celui des roms, à l'acculturation des survivants -à la différence de la Shoah, mieux documentée. (lien)
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samedi 22 septembre 2012

Similitudes avec le "peuple" juif



 Roms et juifs

On a déjà remarqué (1) un certain parallélisme entre roms et juifs dans leur errance mais ici les liens musicaux entre musique yiddish et tsigane sont évidents. D'autres similitudes existent dans leur culture-acquise, un ensemble de comportements et d'attitudes issues des persécutions historiques constantes -dont la solidarité, parfois réservée à un clan dans le clan-. 

Une sorte de sélection "naturelle" s'exclama en riant une jeune pianiste juive -"le phénomène du ghetto".. perdurant même chez ceux qui issus de parents rescapés, ne l'avaient jamais connu. Étudiante au conservatoire, elle vivait seule dans un quartier parisien inquiétant -le chauffeur de taxi avait refusé de m'attendre garé en bas!- dans un immeuble autrefois luxueux mais abandonné depuis des lustres, un logis au loyer minime. Une petite femme frêle aux longs cheveux frisés avant que ce ne fut à la mode, toute à sa musique.. le bâtiment étant de surcroît à peu près vide! cela lui convenait, elle ne dérangeait personne en jouant la nuit. 
 
Je grimpai les escaliers monumentaux à peine éclairés avec une certaine angoisse. Un piège ? Je répondais à une annonce de vente d'un piano ! Lorsque je sonnai, je vis une marque sur la porte, vers la serrure. Et c'est Tania, souriante, bien mise qui m'ouvrit, spectacle rassurant mais improbable au milieu de ce décor de thriller. Je m'enquis de la raison des éclats de bois arrachés.

"O ce n'est rien, un cambriolage, heureusement je suis arrivée à temps" ... "A temps?".. "Oui, le gars était encore là avec un sac plein." (!?!) "Et vous avez fait quoi?"... "Je l'ai engueulé, tiens, et pas qu'un peu ! Il a tout lâché et s'apprêtait à filer mais pas question, 'tu ne vas pas t'en tirer comme ça, tu as esquinté ma serrure, donne moi 200 F!' Il m'en a laissé 300.." Impensable, malgré la porte fracassée, elle était entrée et devant le gus n'avait ni faibli ni détalé ce que quiconque qui eût fait... et avait même eu la présence d'esprit de lui réclamer un dédommagement ! "Je suis polonaise, une enfant du ghetto, on est tous comme ça -sélection naturelle !- débrouille et pas froid aux yeux, pas des chochottes, ça marche voyez.." 

Dans l'incroyable résistance et bonne humeur des roms devant les innombrables et constants aléas -et même des drames- on peut voir à l’œuvre le même phénomène. Chassés, sans pathos ni larmes, devant les policiers qui les houspillent parfois hard, ils plient bagage, méthodiques, calmes, extraordinairement habiles à manier leurs lourds engins dans des endroits improbables, attellent et partent. Le soir-même, ils seront installés ailleurs... après avoir comme c'est parfois nécessaire dégagé d'énormes blocs (comment? en les enchaînant à deux voitures puissantes et en tirant) barrant un terrain déjà choisi pour repli, près de cimetières parfois, pour l'eau -la mère préparant dehors sur un feu de bois le repas du soir- endroit qu'ils occuperont jusqu'à ce que des plaignants -et pourtant les morts sont en général de bons voisins- ne les en fassent chasser à nouveau etc.. Il se peut qu'ils effectuent des branchements "sauvages", là aussi avec une certaine dextérité -électricité ou eau-, qui ne le ferait à leur place? Lorsque Madame Maure (lien) partit expulsée avec les siens -7 enfants !- d'un chemin qu'elle occupait depuis 5 ans, c'est moi qui ai pleuré et non elle trop affairée à ranger, organiser, ramasser le linge qui séchait; les gosses aidaient et le mari, avec le fils aîné, des costauds, embarquaient le matériel -de la ferraille!- dans un petit pick up. Personne ne les a aidés. Ça n'a pas pris une heure.

* Que l'on ne retrouve pas de la même manière [bien que les deux comportements puissent parfois coexister chez les uns et les autres exemple la famille Sarko-Ciganer (1)] chez les noirs descendants d'esclaves, bien que ce fut le cas des roms de Roumanie, des esclaves non "chassés" sauf lorsqu'ils parvenaient à s'échapper, ce qui était puni de mort. Les antillais notamment que les africains -qui parfois s'entendent pas très bien avec eux- qualifient de "plus blancs que les 'toubabs' " (lien avec "le syndrome Sarko".)

(1)Tous les articles où il est question du rapport roms-juifs, ou dans lesquels la notion de romité spécifique est remise en doute, -ce qui expliquerait les similitudes de culture entre plusieurs groupes ethniques persécutés différents dont les juifs- sont ici colligés. Pour faciliter la lecture, ces parties sont parfois en surbrillance.

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